Redéfinir les espaces extérieurs à l'ère du changement climatique avec une approche pédagogique pour créer et sensibiliser

06/05/2024 - 09:32

Loïc Delhaye, architecte paysagiste, client régulier, nous l'avons contacté pour en savoir plus sur son parcours professionnel et sa découverte de TerraCottem. Depuis novembre, la Belgique et ses pays voisins sont confrontés à des pluies incessantes, saturant les sols au point de rendre difficile l'accès aux chantiers avec de lourdes machineries. Cependant, cette situation a aussi ses avantages : elle offre plus de temps pour travailler en bureau. C'est une occasion pour Loïc de poursuivre ses recherches et de se réinventer, exploitant pleinement ce temps pour innover dans sa pratique.

Bonjour Loïc, vu que le temps ne se prête pas à construire de nouveaux jardins, cela nous donne la possibilité d’avoir cet entretien, chose que nous avons tenté d’organiser à plusieurs reprises. Cet excès de pluies est une autre facette du changement climatique. Comment vous vous êtes adapté au changement climatique ?

J’ai assez bien changé ma vision des choses, par rapport au climat. Et cela est très positif !

J’ai revu une bonne partie de ma palette végétale il y a 5 ans. Dû à ces changements climatiques réguliers, je retravaille différemment les sols selon l’état existant et en fonction de l’exposition. Au niveau de l’exposition ensoleillée j’ai redescendu une partie de ma palette végétale aux jardins des pays du sud.

De plus, je nivelle les terrains différemment afin d’obtenir une pente, pour que moins d’eau stagne. Et pour garder un sol frais, je mets des copeaux de bois (plaquettes) ou des pierres de lave, cela sert aussi à limiter l’entretien contre les indésirables (‘’mauvaises herbes’’).

Point de vue entretien, nous faisons un grand entretien au mois de mars puis sommes tranquilles pour le reste de l’année sauf pour les quelques ‘’mauvaises herbes’’

Et pour les arbres ?

Principalement le Marronnier (en fonction de la variété) disparait petit à petit à cause du Cameraria ohridella qui est un insecte ou Pseudomonas syringae pv. Aesculi (bactérie) mais aussi les grands Chênes souvent attaqués par une maladie phongique ou Cynipidae (insectes). Et la liste s’agrandit … Je remplace les haies d’hêtres par du Charme (Carpinus betulus) mieux adaptés aux changements.

Il y a aussi le souci de certaines importations de l’étranger, parfois des parasites transitent avec le transport et les dégâts se voient dans nos jardins, comme la Pyrale du Buis par exemple. Mais j’ai la chance de pouvoir travailler avec de superbes pépinières me donnant accès à une palette végétale luxuriante et dont le tracé des plants se fait via un passeport !

Puis nous devons aussi tenir compte des nouvelles directives concernant les sols imperméables dans la création de jardin.

On peut de moins en moins travailler avec un sol imperméable. Nous devons nous assurer que l'eau puisse s'infiltrer à travers les terrasses, les pavages. On ne peut plus récolter les eaux, on doit renvoyer l’eau au maximum dans le sol, aux plantes.

Récolter les eaux devient ‘’rare’’, sauf s’il y a un risque de pollution bien définit.

Quand cela est possible, nous renvoyons l’eau vers les massifs.

On doit essayer de ne plus placer des caniveaux. Les entrées de garages doivent êtres engazonnés ou utiliser un pavage à joints ouverts. La nature reprend petit à petit sa place, ses droits.
Plus il y a des zones libres, plus il y a de la place pour la nature et plus elle reprend ses droits et ça, J’adore ! Je travaille avec un gazon à faible développement qui pousse sur 5 à 7 cm. C’est une hauteur acceptable pour le maintenir toute l’année avec une mini floraison ce qui est bien pour les insectes et les chemins d’accès.

Quel est votre parcours ?

J’ai 31 ans. J’ai commencé mes études un peu par hasard. J’ai passé de très nombreuses heures avec mon cousin qui travaille en horticulture dans un Atelier Protégé. Depuis tout petit je fais avec lui le potager, un peu d’entretien et j’ai pris gout à être dans la nature.

J’étais aussi un joueur de foot donc j’étais tout le temps dehors.

J’aimais également le dessin. A l’école j’étais en science, et puis en arts appliqués. J’ai touché à tout : la peinture, le dessin, le fusain, des maquettes et autre.

Je ne savais pas si j’allais travailler directement ou aller à la haute école. Comme je ne savais que faire et vu qu’il y a pas mal de personnes en médecine dans la famille j’ai décidé de faire la kiné.

Quel parcours !

J’ai fait un an de kiné, j’ai réussi mais ce n’était pas ma ‘’branche’’. Ce n’était pas ce que je voulais faire.

J’ai un cousin architecte paysagiste qui m’a dit : Vu que tu aimes bien être dehors et que tu adores le dessin, essaies de faire les études que j’ai fait. J’ai fait ces études-là et cela a été tout seul. Après 3 ans, j’ai été diplômé (CERIA) et de là j’ai commencé à chercher du travail, mais on se sait pas trop où se diriger, c’est tellement vaste. Quand on est à l’école – je vais utiliser un jeu de mot – on n’explique pas toutes les branches qu’il y a dans notre métier.

Une fois terminé mes études j’ai été travailler dans l’atelier protégé où mon cousin travaille. J’ai commencé comme cadre à gérer 35 hommes en grosse saison pour de l’entretien et de la création. Je devais diriger le travail en fonction de leur handicap : tel pour l’entretien ou tel pour la petite création, la tonte, la plantation légère ou pour la taille. Ils travaillaient bien. Jamais une personne en retard. Ils sont hyper respectueux. Il faut apprendre à les connaitre, et aussi leur handicap. C’est une chouette expérience, surtout sociale. J’y suis resté un an.

Par la suite j’ai eu l’opportunité d’être engagé par un architecte paysagiste qui travaille dans la région bruxelloise qui a une boîte d’entretien et un bureau d’études. Je faisais les deux. La journée je faisais de l’entretien, le soir et weekend je faisais les plans de création pour lui. J’ai fait cela pendant 5 ans. Je le remercie fortement !

L’année dernière au mois d’août on a décidé de se séparer. Vu que je travaillais déjà comme indépendant complémentaire et que j’avais pas mal de boulot, je me suis lancé indépendant complet. La transition c’est assez bien passée.
Je travaille tout seul au bureau et sur le chantier avec un entrepreneur ami. Terrassement, pavage, soutènement, plantation, pelouse et autre je le fais avec une entreprise fidèle. Pour du travail plus spécifique j’appelle les corps de métier que j’ai dans mon entourage. (Piscinistes, Ferronnier, Menuisier, et même Apiculteur !)

Vous êtes content de votre décision ?

Oui content, sauf que le temps ne nous accompagne pas et vu que j’ai plus de travail sur le terrain que sur le bureau, avec la pluie je suis contraint à passer plus de temps au bureau qu’à l’extérieur. Donc, je réfléchis comment me faire voir sur les réseaux d’une autre façon, de me distinguer des autres. Cela me donne aussi le temps de faire des recherches dans les livres, dans la nature, sur internet. J’aime bien me diriger vers les pays du sud.

Quels pays en particulier ?

J’adore l’Espagne et le Portugal et il y a des très beaux aménagements dans le Sud de la France et pour les idées de création, non pas pour le choix des plantes, j’aime bien de m’inspirer de l’Australie. C’est la direction vers laquelle je me dirige.

Donc ce sont plutôt des jardins méditerranéens.

Oui, on se tourne vers ces jardins-là.

Plus d’usage du gravier et moins de pelouse ?

Non, comme je l’ai dit je m’inspire pour la conception.

Gravier c’est bien mais maintenant avec l’urbanisme, une dalle, du béton ou du gravier c’est considéré la même chose en fonction des communes. Il faut faire un pourcentage entre surface minérale et végétale, perméable et imperméable mais si ce n’est pas du végétal c’est compris dans la surface imperméable. Cela commence à se généraliser.


Avant


Après

Pourtant le gravier est perméable.

Effectivement. Il est crucial de trouver un juste équilibre tout en respectant les directives urbanistiques. Un équilibre entre le végétal et le minéral.

"C'est pour cette raison que je consacre beaucoup de temps à la recherche, afin de me distinguer des autres et d'innover, surtout en termes de coûts, étant donné la récente hausse des prix."

La qualité du dessin et de la création est essentielle ; je cherche donc des solutions qui respectent le budget du client tout en offrant un résultat de haute qualité.

Au début vous m’avez dit que vous avez changé la palette de vos plantes. Où achetez-vous vos plantes ?

Principalement en Hollande et en Italie. Les Italiens adaptent les plantes dans les montagnes pendant une saison pour qu’elles s’adaptent au climat plus frais. En Hollande il y a un grand choix de plantes et des nouveautés qu’ils importent ou créent. C’est sympa pour se démarquer des autres.

Racontez-moi le projet du jardin en terrasse ?

On a fait des plantations sur toute l’arrière du jardin. Il y avait une piscine existante. La contrainte principale du projet c’est que le terrain est en forte pente, tout a été travaillé en différents paliers. Nous avons planté environ 1200 plantes, arbres, arbustes, graminées, vivaces et bulbes. Et tout avec TerraCottem bien évidemment !

C’est important que le jardin soit attractif 12 mois sur 12.


Mars 2023

5 mois plus tard …

Ce projet 3D est un nouveau projet qui vient d’être accepté. (Début 2024).

C’est un très grand projet de A à Z : parking, car port, pergola, terrasse principale, terrasse secondaire, assez bien de plantations mais discret car on est dans les hauteurs de Dinant. Du jardin on a vue sur toute la vallée. Je me suis inspirée des alentours pour rester le plus discret possible.

How did you hear about TerraCottem?

Chez mon fournisseur, la Plaine Chassart, il y avait les petits échantillons et j’ai pris le bleu, TerraCottem universal. Et j’ai commencé comme ça. Et aussi chez Willaert.

Je suis contente d’apprendre que les échantillons servent.

Absolument. En fait je ne l’utilise même pas pour faire un essai, je l’utilise pour montrer le produit aux clients. Les clients aiment voir les échantillons, les toucher et les comprendre. J’aime travailler avec des échantillons : de bois, de pierres, mêmes les bacs de plantes.

"TerraCottem ce n’est pas seulement de l’économie en eau, c’est aussi de l’apport pour les plantations. Il y a plein de points positifs dans ce produit. Je sais qu’il y a toute une recherche derrière. "

C’est un chouette produit. Je préconise TerraCottem presque tout le temps. Certains clients sont réticents ; ils préfèrent le terreau, car ils le connaissent depuis des années et ont ‘’du mal à changer’’.

Certains clients, notamment celui du grand projet, adoptent une approche très ouverte. Ils sont ouverts à tout ce qui peut bénéficier leur jardin sur le long terme. C'est précisément le cas avec TerraCottem, qui non seulement améliore la santé du jardin, mais offre également des avantages à long terme, notamment en réduisant les besoins en arrosage. Ces clients comprennent bien les avantages du produit et adoptent une vision à long terme.

Vous utilisez quel TerraCottem ?

Arbor et universal. J’ai commencé avec universal comme tout le monde. Puis j’ai essayé le TerraCottem arbor et je suis très content. J’utilise TerraCottem universal pour les petites plantes, les vivaces, les graminées et les petits arbustes.

Pour les grands arbustes et arbres je mets arbor.

Que représente TerraCottem pour vous dans votre travail ? Comment vous assiste-t-il ?

"Au fait ce qui est chouette au TerraCottem c’est qu'il existe une analogie frappante avec mon activité. En tant qu'architecte paysagiste, je travaille en coulisses : je suis derrière mon bureau à concevoir les plans, et bien que la réalisation soit visible, on ne verra pas qui se ‘’cache’’ derrière l’étude. TerraCottem agit de manière similaire. Il est dissimulé dans le sol, mais son effet est évident à travers la splendeur des plantes. J'associe ce produit à mon travail car, même s'il reste invisible, la qualité de notre intervention se manifeste par la qualité du chantier et l'éclat des plantes. C'est comme cela que je perçois l'impact de TerraCottem."

Est-ce que vous faites aussi l’entretien des jardins que vous avez créés ?

J'ai cessé d'offrir des services de tonte de pelouses et de taille de haies car ces demandes étaient trop fréquentes. Désormais, je préfère consacrer mon temps à la création paysagère. Quand on me le demande, je propose aux clients de les accompagner lors du premier entretien ; c'est un aspect de mon travail que j'apprécie particulièrement. Certains de mes clients préfèrent entretenir eux-mêmes leurs jardins, et j'ai même eu l'opportunité de réaliser des plantations avec eux. J'aimerais développer cette approche pédagogique : que les clients ne se contentent pas de connaître le nom des plantes ou l'aspect visuel de leurs massifs, mais qu'ils comprennent également les techniques spécifiques de plantation selon les types de plantes, qu'il s'agisse de plantes persistantes, de rosiers ou de graminées. C’est important que le client saisisse le fonctionnement de son jardin et apprenne quand et comment l'arroser.

C'est un aspect que je souhaite développer davantage. Tout a commencé très simplement, lorsqu'un client m'a demandé : « Est-ce que je peux faire les plantations avec vous ? » Cette expérience m'a beaucoup plu.

C’est une bonne idée de faire participer le client. Il y aura plus d’intérêt à bien entretenir le jardin.

Effectivement, ils en prendront davantage soin. Ce que j'apprécie particulièrement, c'est cet aspect social que j'ai développé grâce à ma première expérience dans l’atelier protégé. Inconsciemment, ce premier emploi a ouvert de nouvelles perspectives dans mon esprit. Lorsque l'opportunité s'est présentée, j'étais prêt à l'accueillir, ayant appris beaucoup des ouvriers avec qui j'avais travaillé.

Quels sont vos principaux défis sur les chantiers ?

Cela dépend du projet. Sincèrement je ne fais jamais le même tableau de plantation. Cela dépend du projet, du terrain des clients. Je veux que le client soit surpris dans le positif.

Vous travaillez dans quelle région ?

Je travaille principalement dans la région de Bruxelles, Charleroi, Liège et Wavre. Mais mon travail ne se limite pas à la Belgique. J’ai récemment été contacté pour un projet en France et j’espère que les demandes de projets ne se limiteront pas à la France. C’est mon souhait et j’espère qu’il va se réaliser. Plus je voyage pour mon travail, plus je suis curieux, plus j’évolue.

Quels canaux utilisez-vous pour augmenter votre visibilité ?

Les réseaux sociaux offrent une grande visibilité de manière gratuite. Cependant, encore plus déterminants sont mes réseaux personnels et professionnels : amis, anciens contacts, le bouche-à-oreille, ainsi que des collaborations avec d'autres professionnels, tels que des bureaux d'architectes. Un de ces cabinets m'a d'ailleurs ouvert une porte significative en me confiant un projet public dans une annexe de la zone industrielle de l'aéroport de Charleroi. Ce lieu, encore en développement, prévoit la construction de nombreux bâtiments industriels à grande échelle. Ces cabinets d'architectes, reconnus pour leur implication dans des projets de bâtiments écoénergétiques, sont des partenaires clés dans l'obtention de tels projets.

Le relationnel est très important. Le client est très important mais aussi les fournisseurs et l’entourage.

Quelle est votre devise ?

J’en ai deux.

La première :

’Le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a plus de 20 ans, le deuxième meilleur moment, c’est maintenant’’.

La deuxième : Il ne faut pas s’arrêter sur ses acquis. Nous devons constamment évoluer. On m’a toujours dit, depuis mon plus jeune âge, que je suis très curieux. Je ne m’arrête pas à ce que je vois, j’aime comprendre comment les choses sont faites, comment cela tient, s’assemble, fonctionne. L’observation et la curiosité sont la clef. Par exemple : Saviez-vous que plus de 90% des végétaux sont comestibles e?

Est-ce que vous avez un arbre ou une plante préférée ?

Je suis fou de cactus depuis tout petit mais en revanche pour les jardins j’adore l’Amelanchier lamarckii. C’est un arbre indigène et il a un intérêt toute l’année. Il commence sa saison avec un floraison blanche, ses feuilles poussent presque en même temps, puis il varie au cours de la saison dans les tons vert foncé, vert orangé et puis il perd ses feuilles et il recommence avec une floraison. En plus il a une silhouette en cépé, ce qu’on appelle en multi-troncs. Il s’adapte bien dans les petits jardins. C’est un arbre assez facile et ‘’solide’’. J’en mets presque tout le temps quand cela s’adapte au projet. Je trouve cet arbre magnifique !

C’est la signature de Loïc ?

La signature de Loïc… en quelque sorte oui. Je l’utilise assez bien. C’est mon coup de cœur dans les petits arbres. Il n’est peut-être pas exceptionnel pour les autres mais pour moi il a un intérêt sur les quatre saisons. Souvent c’est ce que le client recherche. Je travaille aussi beaucoup avec les bulbes qui emmènent une floraison assez étalée y compris l’hiver. J’aime bien qu’un jardin soit animé toute l’année.

Un astuce ?

Appelez-moi (rires) ! Il est mieux de nous appeler un an ‘’trop tôt’’ qu’un mois trop tard. La conception des abords de votre habitation, bureaux, commerces, … se fait selon des étapes bien définies, tout comme la réalisation.

Pour une nouvelle construction et/ou rénovation de jardin, je vous conseille de faire appel à nos services lors de l’avant-projet avec votre architecte, nous pourrons, dans ce cas, évoluer en symbiose et éviter quelques petites surprises.

Pour les jardins ‘’existants’’, ne perdez pas de temps. Si le travail se fait pendant que la nature est en dormance, votre jardin brillera pendant les vacances.

Plus d’informations sur DL Landscape?

E: dl.landscape@hotmail.com

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Envoyez un petit courriel à marketing@terracottem.be et nous planifierons ensemble une visioconférence.

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