Arbres de caractère : L’histoire de la monumentale Parrotia Persica

31/10/2023 - 07:54

Un post Instagram de B-Garden BV a récemment attiré notre attention. Un transport de nuit - « convoi exceptionnel » transportait un grand arbre. D’où venait-il ? Et surtout, où allait-il ? Nous avons contacté Émile Beel, propriétaire de B-Garden BB en Belgique : la conversation s’est révélée instructive et divertissante.


Bonjour Emile. Que peux-tu nous dire sur cet arbre et sur le projet ?

Le client avait initialement prévu de planter trois arbres individuels, mais après avoir évalué l’emplacement, il s’est avéré qu’un arbre à plusieurs troncs serait plus approprié. La propriété est située dans une réserve naturelle, à côté du Latem Meersen, une vaste région de lacs avec des prairies humides le long de la Lys. Les arbres traditionnels à tronc unique n’auraient pas été aussi attrayants en hiver dans une zone aussi vaste et ouverte. Le choix d’un arbre à plusieurs troncs renforcerait l’attrait et le caractère du jardin. Mais techniquement parlant, il ne s’agit pas d’un véritable arbre à plusieurs troncs, car il part d’un tronc court et unique pour devenir ensuite très large. Quoi qu’il en soit, c’est un arbre magnifique.

L’arbre fournit beaucoup d’ombre : en été, c’est l’endroit idéal pour que le propriétaire puisse lire son livre.

Toujours avec l’idée originale des 3 arbres standards en tête, j’ai visité la pépinière solitair à Loenhout. Un conseil : c’est un endroit fascinant qui vaut la peine d’être visité. Je m’y retrouve souvent le dimanche, jour de congé, pour y puiser de l’inspiration pour divers projets. La pépinière est spécialisée dans les plantes solitaires et dispose de plus de 100 hectares de plantes d’une beauté incroyable, dans une multitude de formes et de tailles.

Lors de ma visite à la pépinière, je me suis promené avec quelques idées en tête, mais je n’ai rien trouvé d’immédiatement captivant. C’est alors qu’un Parrotia persica a attiré mon attention. C’était le plus grand de son espèce, avec un âge estimé entre 55 et 65 ans. L’arbre faisait partie de la pépinière depuis près de quarante ans et avait été longuement taillé au fil des ans, de là sa silhouette distincte. Le client a lui aussi été immédiatement séduit, me confiant entièrement le projet après avoir seulement vu une photographie de l’arbre. Le choix s’est porté sur cet arbre et le client l’a vu pour la première fois à la pépinière, environ un mois avant qu’il ne soit transplanté.

Une tâche difficile m’attendait : l’arbre pesait plus de 5 tonnes et mesurait 4 mètres de large. Il a donc fallu organiser un transport spécial en raison de sa taille extraordinaire.

Les travaux d’excavation ont dû représenter à eux seuls un travail colossal ?

Ce n’était pas trop grave en soi. La motte n’était pas trop grosse par rapport à l’arbre.

Peux-tu nous en dire plus sur le trou de plantation ?

Nous avons préparé un trou de plantation d’au moins deux fois la taille de la motte de l’arbre. L’arbre étant destiné à être la pièce maîtresse du jardin, il était impératif de le planter parfaitement. Le client a participé au choix de l’emplacement et de l’orientation de l’arbre. Étant donné qu’il passe beaucoup de temps dans la cuisine, il était logique de placer le côté le plus attrayant de l’arbre face à cette zone.

Nous avons utilisé 1,4 kg/m³ de TerraCottem arbor pour le mélanger à la terre du trou de plantation.

Combien de temps a duré le placement lui-même ?

Le placement proprement dit a pris 1 jour. Le transport est arrivé à 6 heures du matin. Vers 11 heures, l’arbre était dans le trou. Ensuite, le remblayage et l’ancrage ont commencé. Le soir, tout était bien fini, y compris l’élimination des voies de transport.

C’est la première fois que tu plantes un arbre aussi grand ?

J’avais déjà planté plusieurs grands sujets, mais celui-ci était de loin le plus grand, surtout en termes de budget (rires). Le coût était comparable à celui d’une petite voiture, sans compter les frais d’installation et de transport.

Ce fut un véritable défi, d’autant plus que la réglementation en matière de transport est très stricte. Nous avons dû demander un permis à la commune de Laethem-Saint-Martin. Ils nous ont donné un horaire très stricte pour le transport, exigeant que tout soit fait dans un délai court et uniquement le long d’itinéraires spécifiques.

Combien de temps s’est-il écoulé entre le premier contact avec le client et le placement final ?

L’ensemble du projet a duré un peu moins d’un an. L’approbation a été donnée juste avant l’été 2021. En outre, nous voulions donner à la pépinière suffisamment de temps pour prendre soin de l’arbre et le préparer au transport. Ainsi, l’arbre a été préalablement coupé et retiré du trou de plantation. Il est ensuite resté hors du sol à la pépinière pendant 2 à 3 mois, complètement enraciné et placé sur une palette, afin d’observer comment il réagirait en dehors du sol.

L’arbre a finalement été planté à son emplacement permanent le 28 février 2022.

Comment le client t’a-t-il trouvé ?

En fait, cela s’est fait par le bouche à oreille. C’est ainsi que nous acquérons la plupart de nos clients. Nous travaillons avec une clientèle qui accorde une grande importance à leur privacité, ce qui fait qu’il n’est pas toujours possible de partager des photos sur les médias sociaux.

Quelques données :
Espèce : Parrotia persica (bois de fer de Perse)
Âge estimé : 55 to 65 ans
Poids : + 5 tonnes
Diamètre de la couronne (non liée) : 7m
Diamètre de la couronne (liée) : 4m
Sangles de tension pour lier l’arbre : 50-60
Taille de la motte : 90cm (H) x 220cm (Ø)
Durée de la mise en place : 1 jour
Durée du projet : +/- 2 ans

Pourquoi es-tu devenu paysagiste, Emile ?

Mon objectif premier était de créer de beaux jardins et de travailler avec des matériaux de qualité. En général, nous nous abstenons des appels d’offres publics, car ils ne nous permettent pas de mettre autant d’âme dans les projets. Nous cherchons à créer des jardins au caractère et au style uniques.

Tu as dit « nous » : combien de personnes font partie de l’équipe de B-Garden BV ?

Actuellement, j’ai deux employés permanents, mais je collabore aussi fréquemment avec des sous-traitants et/ou des étudiants. J’ai une équipe formidable et compétente. En fait, je suis toujours à la recherche de nouveaux collaborateurs, mais il n’est pas toujours facile d’en trouver dans notre secteur. Travailler dans des conditions météorologiques variées, de longues journées et des horaires saisonniers ne plaît pas à tout le monde. Trouver des jeunes pour renforcer l’équipe s’avère être un véritable défi.

Depuis combien de temps B-Garden BV existe-t-il ?

J’ai commencé à 18 ans. Aujourd’hui, j’ai 25 ans, cela fait donc 7 ans que j’existe. J’ai commencé en tant qu’étudiant-entrepreneur et j’ai créé une entreprise individuelle à l’âge de 20 ans.

Dans quelle région opères-tu ?

Notre couverture est assez large. Environ 70 à 80 % de notre travail se situe autour de la région de Gand : des endroits comme Sint-Denijs-Westrem, Sint-Martens-Latem, Gand même, Zwijnaarde, De Pinte, Nazareth, disons entre Gand et Audenarde. Nous avons également quelques clients plus proches des régions côtières, et nous avons réalisé des projets à Courtrai, Anvers, entre autres, mais ces projets sont plutôt sporadiques. Nous essayons de limiter les longues distances pour des raisons pratiques.

Qu’est-ce qui distingue B-Garden BV de la « concurrence » ?

(rires)... c’est une question difficile. Je ne considère pas vraiment les autres paysagistes comme des concurrents. Ce sont tous des collègues, chacun avec son propre style.

Nous nous efforçons également de maintenir notre propre style unique, en cherchant à être originaux et non répétitifs. Cela se reflète même dans des aspects tels que notre logo et notre camionnette, par exemple. Ce n’est pas le typique blanc avec un arbre vert dessus. Le nôtre est bleu et orné de nombreuses feuilles.

Nous essayons de ne pas suivre le courant et d’intégrer le plus possible nos propres sentiments dans les projets. C’est souvent un défi, mais nous y parvenons généralement.

"Fréquemment, lorsque nous concevons des projets, je me rends d’abord chez l’arboriculteur pour voir ce qui est disponible. Nous avons tendance à concevoir nos jardins autour d’un arbre. Il est donc plus courant pour nous de trouver un projet adapté à un arbre plutôt que de trouver un arbre pour un projet (rires)."

Qu’as-tu étudié ?

J’ai suivi une formation générale. Cela ne s’est pas déroulé sans problème (rires) : en fait, ce n’était tout simplement pas mon truc et j’ai également eu une fièvre glandulaire pendant un certain temps. Enfin, j’ai fait mes deux dernières années d’école d’horticulture à Melle (Tectura) et j’y ai obtenu mon diplôme.

En fait, dès l’âge de 14-15 ans, je faisais de l’entretien de jardins : j’aidais mon grand-père dans le jardin, je donnais un coup de main chez des amis, je faisais des travaux de vacances, etc. C’est en gros comme ça que j’ai commencé. J’ai commencé par l’entretien, puis, petit à petit, j’ai commencé à jardiner. C’est ainsi que j’ai évolué vers ce qu’est aujourd’hui B-Garden.

Fais-tu aussi bien de la conception que de la construction ?

Je ne conçois que de petits projets. J’ai une bonne collaboration avec mon frère, qui est architecte. J’ai la connaissance des plantes et il a le sens de l’emplacement.

Avec lui, j’ai réalisé un très beau projet à Audenarde. Nous avons soigneusement démoli l’ancien mur des écuries, une pierre bleue, et nous en avons fait des tremplins.

Photographe Studio Salien - Office Rv Architects

Je travaille également avec un certain nombre d’architectes paysagistes, comme Erik De Waele: un véritable amoureux de la nature. Avec Erik Dhondt et Wirtz, ils sont, à mon avis, les trois meilleurs architectes paysagistes de notre secteur.

Pourquoi ces 3 architectes paysagistes t’attirent-ils le plus ?

Ils peuvent très bien faire en sorte que ce qui a été aménagé s’intègre dans la nature environnante. Et en faire un tout. Ils sont très à l’aise avec la nature et jouent avec les éléments naturels qui s’y trouvent.

Par exemple, nous avons actuellement un projet avec Erik De Waele: un jardin à côté d’une zone marécageuse. La philosophie d’Erik est de travailler avec le paysage. Le jardin doit aller de pair avec la nature : des espèces indigènes, quelque chose de plus « sauvage ».

Architecte Simon de Burbure - Architecte de jardins et paysagiste Erik de Waele

L’architecte paysagiste dessine, B-Garden exécute... qui décide ensuite d’utiliser de l’amendement du sol par exemple ?

Cela est généralement écrit dans les spécifications, mais pas toujours de manière très détaillée. C’est souvent moi qui recommande des produits spécifiques au client, comme TerraCottem. Cela se fait donc en concertation, mais l’amélioration du sol est une exigence. Pour réduire le risque d’échec.

Est-il difficile de convaincre les clients d’utiliser de l’amendement du sol ?

En fait, non. Lorsqu’il s’agit de grands projets et d’arbres, le coût supplémentaire de quelques sacs d’amendement du sol n’a pas vraiment d’importance. Dans le cas de projets plus modestes ou d’appels d’offres publics, ce point peut parfois faire l’objet de discussions.

L’arbre du projet de Laethem-Saint-Martin, par exemple, était un spécimen unique. Il est irremplaçable et devait donc « pousser » (rires).

Pourquoi utilises-tu TerraCottem ?

"Je mets souvent de l’amendement du sol TerraCottem dans mes offres. C’est une « garantie », pour être plus sûr que les grandes plantes se porteront bien."

Il y a quelques années, j’ai réalisé un projet pour lequel ce produit n’était pas fourni : le client ne voulait pas investir dans ce produit. Il est parti en voyage pendant un mois et, par coïncidence, son système d’irrigation est tombé en panne à ce moment-là. Par conséquent, une grande partie des plantes sont mortes. Ce sont des moments où l’on apprend une leçon à la dure...

Où obtiens-tu tes produits ?

Je vais souvent chez Callensà Eke. Et de temps en temps chez Intergrow à Aalter. J’apprécie d’ailleurs beaucoup ces deux entreprises lorsqu’il s’agit de recommander leurs produits.

Je m’approvisionne souvent en compost et autres produits similaires chez Acterra à Deinze. Tous leurs substrats sont toujours parfaits. Je n’ai jamais eu de problèmes de qualité avec eux.

Scénario catastrophe : le Parrotia persica meurt... en portes-tu la responsabilité ?

En fait, nous sommes responsables. Mais j’étais assez à l’aise avec ça :

  • nous avons placé un capteur dans le sol, ce qui nous permet de mesurer le taux d’humidité à distance,
  • le client a aussi la main verte, il est constamment occupé dans le jardin,
  • il y a l’amendement du sol,
  • enfin, le pépiniériste fait aussi un certain nombre de choses préventives : il transplante régulièrement ses arbres. Ils les taillent d’abord en petit, les laissent s’enraciner et les taillent ensuite en grand. De cette manière, les arbres sont mieux armés contre le choc de la transplantation. C’est pourquoi ils aiment disposer d’un délai suffisant entre l’achat et la plantation définitive.

Donnes-tu une garantie pour tous les travaux que B-Garden effectue ?

Nous posons des conditions pour que certaines mesures soient prises. Bien entendu, nous ne pouvons pas tout prévoir. L’année dernière, par exemple, nous avons eu des périodes avec des températures supérieures à 30°C. Nous n’avons pas le temps de commencer à arroser partout. C’est donc aussi au client de prendre ses responsabilités. Mais c’est difficile à contrôler, bien sûr. C’est pourquoi nous plaçons un capteur à certains endroits. Ou nous travaillons avec des arroseurs automatiques, que nous pouvons contrôler à distance. Pour éviter d’arroser trop ou trop peu. L’arrosage est toujours un sujet sensible. Mais TerraCottem nous y aide (rires).

Retournes-tu souvent dans le jardin achevé ? Pour l’entretien, par exemple ?

Oui, en fait, c’est un peu ce que nous faisons. Lorsque j’ai créé B-Garden, je me suis vite rendu compte que beaucoup de paysagistes aimaient construire des jardins mais préféraient ne pas s’occuper de l’entretien. Nous essayons vraiment d’attirer nos propres clients et ensuite, dans la mesure de nos moyens bien sûr, d’assurer l’entretien.

Mais plus il y a de clients, plus il y a d’entretien, moins il y a de temps... Cela nous ramène à la question de la recherche de personnel adéquat (rires). C’est un peu un cercle vicieux.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?

C’est un travail très épanouissant. Créer quelque chose est magique. Le client ne peut pas toujours imaginer le résultat final. Les architectes paysagistes nous aident beaucoup à cet égard, avec des croquis et des images en 3D. Mais montrer le résultat final à des clients qui sont partis d’une feuille blanche et les voir dire « waw ». C’est pour cela que nous faisons ce métier.

"Donner à un jardin une âme et un caractère, où les gens peuvent se détendre après une longue journée de travail. C’est l’objectif principal"

Merci pour cette belle conversation, Emile. Bonne chance pour tes futurs projets !

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Graaf Van Hoornestraat 71
9850 Nevele, Belgique

T: 0489 47 33 02
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W: www.bgarden.be

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