Les toits verts à l’honneur - Entretien avec Nadine Wiggers

18/08/2022 - 15:49

Pour réintroduire la nature en ville, inventer des espaces cultivables de proximité ou encore aménager des jardins d’agrément en plein ciel, les toitures des maisons et bâtiments offrent des terrains idéals. Elles constituent des surfaces aussi utiles qu’agréables. Nadine Wiggers est architecte paysagiste et les toits verts sont sa spécialité. Faisons sa connaissance.

Comment avez-vous débuté en tant qu'architecte paysagiste et, en particulier, comment avez-vous commencé à aménager des toits végétalisés ?

En 1985, j'avais un magasin de plantes et de fleurs à Boom et, je participais occasionnellement à la conception de jardins traditionnels. J'ai ensuite fourni les matériaux et aidé à superviser les projets, mais les clients plantaient eux-mêmes leurs jardins.

À cette époque, j'ai également commencé à installer de vastes toits verts.

Quelques années plus tard, j'ai quitté l'entreprise car je ne trouvais pas de personnel. Je n'ai pas non plus trouvé un repreneur, car au même moment, en 1997, la Blauwstraat a été réaménagée. Ma propre maison, à Zoersel, en Belgique, venait d'être achevée. Ce fut le moment propice pour déménager. J'étais l'une des rares femmes parmi les collègues masculins.

En l’occurrence j’ai continué à livrer, installer et superviser principalement des toits verts (extensifs). À cette époque, j'étais l'une des rares femmes parmi des collègues majoritairement masculins.

Mon tout premier projet a été la réalisation d'un jardin rural sur un toit dans le centre d'Anvers dans les années 90. C'était le premier jardin sur le toit avec des poules et moutons. Ce tout premier projet intensif a fait l'objet d'une grande attention dans la presse et génère encore de nouvelles demandes. Suite à ce projet que j'ai commencé à travailler avec mes propres sous-traitants.

Y a-t-il plus de demandes de toits végétalisés aujourd'hui qu'auparavant ? Et qui est le plus grand demandeur : les particuliers ou les entreprises ?

Il y a toujours eu une demande pour des jardins sur les toits. Dans le passé, les clients n'étaient pas du tout informés, ils ne savaient pas quelles étaient les possibilités. C'est complètement différent aujourd'hui. La plupart des clients ont consciemment déjà visité d'autres projets.

Et il y a aussi les toits verts et les étangs au rez-de-chaussée (par exemple sur les parkings, etc.) : ils ne sont généralement même pas reconnus comme jardin suspendu.

Les entreprises sont un peu plus lentes à manifester leur intérêt. Ils pensent souvent au coût supplémentaire. Faire une pause dans un environnement vert améliore la productivité. Cela a été prouvé.

Les jardins sur le toit présentent de nombreux avantages, tant écologiques qu'économiques, tels que l'isolation thermique et la protection du toit. Ils agissent comme une climatisation naturelle et gardent votre maison fraîche.

Dans de plus en plus de communes, vous pouvez recevoir une compensation financière pour l'installation de toits verts (malheureusement, Zoersel n'en fait pas partie).
Le montant varie d'une commune à l'autre. Et même au sein d'une même commune, ce montant peut différer selon la capacité de performance du toit vert. Ce serait beaucoup plus simple si, par exemple, cela était organisé au niveau provincial.

Comment avez-vous entendu parler de notre amendement du sol TerraCottem ? Par hasard, je l'ai utilisé pour mon premier projet, le jardin sur le toit avec des moutons.

Pourquoi utilisez-vous TerraCottem ?

Un jardin suspendu est généralement un jardin disposé dans un lieu insolite, souvent difficile d’accès. Les plantations sur les toits, balcons (pots) ou façades (mûrs végétaux) sont donc confrontés à un milieu de culture de faible volume et par conséquence requièrent un apport important en eau et éléments nutritionnels.

En incorporant l’amendement de sol TerraCottem dans le milieu de culture, la croissance des plantes est stimulée et la capacité de rétention en eau et en éléments nutritifs du substrat est améliorée ce qui augmente le taux de survie des plantes.

Vous souhaitez mettre en avant un projet ?

Sur le toît du siège social de la banque Argenta, j'ai conçu 4500 m² de toits verts et des jardins suspendus près du quartier des diamantaires et de la gare centrale d'Anvers.

Il y avait un double anniversaire à célébrer : l'entreprise a eu 65 ans ainsi que l'un des propriétaires.

Le logo de l'entreprise (une pomme) et l'âge du client ont conduit, entre autres, à replanter de vieux pommiers d'environ 65 ans. Les arbres, les façades vertes et les toits verts ont été installés avec TerraCottem.

De quoi devez-vous tenir compte lorsque vous choisissez des fleurs, des arbres et des arbustes ?

Dans le cas des jardins sur le toit, il ne faut pas sous-estimer la résistance au vent des plantes. Les plantes ne doivent pas avoir de racines agressives. La bonne plante au bon endroit. Cela compte aussi pour le rez-de-chaussée. Il existe une réponse à la plupart des questions.

Comment savoir si votre toit est adapté à un jardin sur le toit ?

Via le résultat de l'étude concrète réalisée par un ingénieur en stabilité. Un architecte qui n’a pas une réponse standard y trouvera également ses informations.

Combien de kilogrammes par m² doit-il pouvoir supporter ?

  • Toit vert extensif entre 50 kg/m² et 100 kg/m².
  • Semi-intensif, entre 100 kg/m² et 320 kg/m²
  • Intensif à partir de 320 kg/m²

Peut-on installer un jardin sur un toit en pente ?

Oui, avec une pente ou courbe de maximum 25-45°. La structure du système est de 9 cm avec un poids saturé 100-105 kg/m².

Quels problèmes rencontrez-vous dans votre travail ?

L'accès au toit peut parfois être un défi. Mais trouver des entrepreneurs compétents n'est pas toujours facile non plus.

Quels sont les projets qui vous apportent le plus de satisfaction ?

Constater que le résultat répond presque entièrement aux attentes du client. Je pense également qu'il est important que tous les résidents prennent des décisions ensemble, en fonction de leurs besoins. Il est important que chacun puisse profiter de cet espace. Il en va de même pour les toits végétalisés des entreprises où, souvent, seuls les directeurs choisissent la conception.

Comment entretenir un toit vert ? Le terme extensif/semi-intensif/intensif déterminent le type d'entretien requis :

• Entretien intensif = toits verts extensifs. Ceux-ci nécessitent peu de soins et sont peu coûteux. Cela peut facilement être fait avec l'entretien ou l'inspection annuelle du toit. L’entretien se limite à enlever les mauvaises herbes, à remplir les endroits dénudés et à appliquer un peu d'engrais si nécessaire.

• Toits végétalisés semi-intensifs = combinaison d’intensif + d’extensif. Ce sont des toits verts à caractère intensif, qui ne demandent pas trop d'entretien. Par exemple, des prairies de fleurs, d'herbe et de lavande.

• Entretien intensif = toits verts intensifs. Ce sont des jardins suspendus qui nécessitent des soins plus onéreux. Ils sont effectivement utilisés comme espace supplémentaire de la maison. La fréquence d'entretien dépend de la végétation (ex. arbres, arbustes, vivaces, pelouse, gazon, légumes, etc.) et des éléments présents (animaux, véranda, abri de jardin, mobilier, bassins, etc.)

Avez-vous d'autres conseils à donner à ceux qui veulent créer un toit végétalisé ? Presque tout est possible si le toit peut le supporter. Et bien sûr, il y a toujours la possibilité au cas où le toit ne peut pas supporter la conception souhaitée, de le renforcer structurellement. Même dans ce cas, le prix au m² peut encore être moins cher que le prix au m² d'un jardin traditionnel. Un jardin au rez-de-chaussée ne se trouve généralement sur un terrain à bâtir et n’est pas bon marché. Le toit fait de toute façon partie de la maison.

Une de mes plantes préférées est le Sarcocoque ou Sarcococca hookeriana 'Humilis' : elle fleurit en hiver et transmet une odeur et oui … de chocolat !

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